Relocalisation, décentralisation et reengineering territorial

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Reengineering territorial : Ce terme traduit une nouvelle approche méthodologique (la forme) mais aussi le recours à de nouveaux axiomes de développement (le fond) des territoires.

 

Eléments de contexte : La crise du covid 19 n’est pas le fruit du hasard (*). Elle ressort largement d’une conception pour le moins hasardeuse de la mondialisation dans laquelle la planète et les humains sont censés s’adapter toujours plus.

Avant le début de la pandémie, on constatait déjà les limites de cette logique :

  • Egoïsme et concurrence mortifère entre entreprises et territoires (the winner is the predator !)
  • Consommation compulsive et effondrement des valeurs autres que « bankables »
  • Précarisation du travail et creusement des inégalités
  • Subordination de l’économie réelle aux spéculations financières (l’économie « casino »)
  • Pollution irresponsable et désastre écologique
  • Déliquescence du politique au profit d’une gestion comptable aveugle
  • Fragmentation de la société et montée des intolérances, des poussées de révolte

(*) Promiscuité entre les animaux sauvages et les humains du fait d’une déforestation massive

Entre crise économique (aujourd’hui) et crise écologique (demain), nos sociétés doivent donc de toute urgence développer leur résilience en misant sur le développement endogène (souveraineté économique) et responsable (production et consommation essentielles).

Ce défi de la résilience et de la relocalisation de l’économie constitue une formidable opportunité pour les territoires de proximité.

Ainsi, les élus locaux et les entreprises de territoires se retrouvent en première ligne pour mener ce combat.

Pour le gagner, ils devront s’approprier et développer une vision stratégique des transformations à venir et avoir le courage de recourir à de nouveaux principes d’action :

  • La résilience territoriale plutôt que l’expansion
  • L’horizontalité de la décision locale plutôt que la déclinaison d’un programme
  • Les communautés de petits projets portés par les habitants sur des thèmes précis (la santé, la culture, les transports, ..) plutôt que des grands projets emblématiques (hors de prix)
  • La priorité aux entreprises locales et au développement endogène (de préférence aux grands groupes/enseignes nomades qui déséquilibrent les éco systèmes locaux)
  • Un développement harmonieux (l’équilibre plutôt que la spécialisation territoriale, ..)
  • La complémentarité et la solidarité entre territoires (plutôt que la guerre à l’attractivité)

 

Encore faut-il que les politiques locales puissent s’appuyer sur des outils, une ingénierie adaptée à cette nouvelle donne environnementale.

Or, l’analyse des stratégies de territoires actuelles met en évidence un certain nombre de lacunes :

  • Des postulats (et leitmotiv) remis en question (miser pour l’essentiel sur l’attractivité, sur l’économique et sur des grands programmes structurants, sur un développement exogène)
  • Des démarches peu participatives et inclusives
  • Des diagnostics rarement systémiques (de simples swot’s ou des listes de priorités à la mode)
  • Pas forcément de déclinaisons des ambitions en plans d’actions opérationnels
  • Une mise en œuvre rarement au rendez vous
  • Pas d’indicateurs de suivi de l’impact des stratégies et projets de développement

 

Ainsi, dans les prochains mois, il s’agit pour les élus d’engager ce reengineering de la pensée territoriale car la planète et ceux qui l’habitent attendent des actions concrètes, radicales et efficaces.

Naturellement proches des collectivités, les aménageurs ont l’opportunité d’accompagner ce processus de reengineering territorial en développant en interne cette activité de conseil/AMO.